Home sweet home



NEW FEATURE: English Version 


Mes amis, mes amours,

C'est une nouvelle aventure qui commence.





Piazza Navona

Je me sens enfin comme une vraie Romaine. Vous pensez sûrement que je suis naïve de croire qu’on peut devenir Romain, mais c’est ce que je ressens. Maintenant, lorsque je suis à Rome, je sais où je vais et croyez le ou non, je dis souvent au chauffeur de taxi où aller, je n’ai plus besoin d’une carte de la ville et j’ai même inconsciemment oublié ma carte de Rome à Montréal. Je peux maintenant prendre le temps d’admirer les appartements dans lesquels je m’imagine habiter un jour au lieu de prendre des photos à tous les coins de rue. Au fil des années, j’ai marché sur toutes ces rues et j’ai déjà une photo de chaque coin !

Dès que je mets le pied sur le sol italien, je parle la langue sans gêne. Il se trouve que pour la première fois de ma vie, je suis descendue la première d’un avion commercial et je me suis sentie très fière de mener la file de touristes à travers l’aéroport Fiumicino où je commence  à me sentir également comme chez moi.

Finalement, je suis arrivée à la maison. Home sweet home.

Je dois maintenant vous décrire mon restaurant préféré à Rome où je vais dîner ce soir : La Taverna dei Fori Imperiali situé à Monti. 




C’est un restaurant typiquement romain qui peut servir jusqu’à 50 personnes. Son charme n’est pas seulement dû aux vieilles colonnes de briques, aux anciennes photos de Rome et de fidèles clients accrochées aux murs ni aux peintures et dessins offerts par des artistes locaux, mais également par la cuisine ouverte sur la salle et par la présence du propriétaire Alessio et ses enfants qui offrent un service impeccable. Je suis aussi enchanté par les petites rues où se trouve le restaurant seulement accessible à pied ou en vespa.

Il est important que je vous dise que les restaurants italiens ont tout particulièrement les femmes célibataires en tête pour deux raisons : l’une est que les serveurs sont toujours mignons et charmants et l’autre est qu’ils offrent des demi-litres de vin maison qui, pour une célibataire, est une nécessité !

Assise à ma table, un beau serveur apporte un panier de pain italien chaud au parfum enivrant. À votre première visite, je vous suggère de choisir au menu tout ce qui a « alla Romana ». Par exemple, en antipasto, la « Porchetta alla romana », un incontournable. C’est une bonne assiette offrant des tranches de porchetta assaisonnées à la perfection servies avec du pain italien frais couvert d’huile d’olive. Vous pouvez ensuite prendre les « Fettucini carbonara », un classique romain préparé avec des pâtes fraîches, des jaunes d’œuf d’une couleur orange intense, du pecorino et du « guanciale » au lieu de la pancetta, qui est la joue de porc séché (guanciale signifie joue), plus gras, mais si bon ! On me sert ce type de repas avec un demi-litre de vin et je suis aux anges ! 


Porchetta alla romana


Fettucini carbonara

Si vous êtes un groupe d’amis, je vous suggère une assiette mixte d’antipasti incluant melanzane alla parmigiana, des fromages frits et autres surprises à déguster avec amour. Pour les végétariens, beaucoup de choix s’offrent à vous, mais je suggère fortement le « Carciofo fritto », un délicieux artichaut frit, croustillant à l’extérieur et tendre à l’intérieur ! J’ai déjà essayé de préparer ce plat, mais les artichauts canadiens ne se comparent pas aux artichauts italiens frais, délicats et tendres.

Si j’habitais Rome, le quartier Monti ferait partie de mes choix. C’est un amalgame de minuscules rues avec de nombreux bars et restaurants intimes, le tout situé au centre de la ville (près du colisé). Je demanderais sûrement une table à mon nom à La Taverna dei Fori Imperiali où j’inviterais mes amis pour un repas inoubliable en espérant qu’ils apprécient autant cet endroit que moi. Je demande cependant une chose de mes amis : à la table, laissez vos foutus portables dans vos poches ou vos sacs à main et profitez de chaque moment de la vie romaine, à moins que vous ayez à prendre une photo de votre assiette, ce que je comprends parfaitement, mais serrez-les après !

Le jour suivant, j’ai pris le train de Rome à Naples où mon chauffeur privé Vincenzo, beau comme tout, m’attendait au bout du quai, mon nom en main. Quel plaisir de parler italien pendant deux heures et demie ! Eh oui, vous m’avez bien compris ! Un voyage qui doit normalement durer une heure et demie fut prolongé dû au trafic du week-end de Pâques. Mais ce n’est pas important, je suis en Italie en route vers le paradis. Dès qu’on se rapproche et que je vois Positano du coin de l’œil, j’ai les larmes aux yeux par la beauté des lieux et la nostalgie de mes séjours passés.

J'arrive à l'hôtel Buco di Bacco à 13 h 30.

Ma chambre et vue de mon balcon


J'ai même un petit balcon dans la salle de bain !








Je suis affamée ! Je défais mes bagages, puis me dirige vers le restaurant de l’hôtel. Débutons mon aventure gastronomique : Fleurs de zucchini frites farcies à la mozzarella fraîche suivie de pieuvre grillée servie avec burrata, des tranches de mini-artichauts crus et un filet de vinaigre balsamique sucré. Souvenez-vous de la fraicheur et la tendreté des petits artichauts italiens. Un demi-litre de vin blanc maison provenant de Ravello et je suis comblée !







C’est nuageux, mais une journée parfaite pour une femme épuisée ! Le long vol et les vacances de Pâques d’une famille à multiples enfants et un bébé mécontent offrant un réveil à 7 h m’ont rendu morte de fatigue et prête pour une bonne nuit de sommeil. Mais pas avant une soirée Chez Black bien sûr !

Je me mets sur mon 36. Mon retour Chez Black fut tel que prévu, le personnel venant un après l’autre me souhaiter à bras ouverts bon retour avec câlins et bisous : Come stai bella Diana ? Où étais-tu ? Ce fut trop long ? Comment va ton roman ? Combien de temps restes-tu ? Seulement 5 jours ? Non ! (Comme ils me connaissent bien ! Cinq jours, c’est très court pour moi. Je ne suis jamais restée si peu de temps à Positano). S’il te plaît, assois-toi à ta table habituelle ! Bon, comment puis-je ne pas me sentir chez moi avec cet accueil accablant ?

Je n’ai même pas besoin de regarder le menu, je sais ce que je veux : spaghetti alle vongole. J’ai besoin de fruits de mer frais immédiatement ! Dois-je vous rappeler que les meilleurs fruits de mer proviennent du sud de l’Italie, les meilleures tomates cerises poussent en Italie, les meilleurs citrons, olives, caffè, la meilleure mozzarella est produite en Italie, le meilleur prosciutto, huile d’olive, Limoncello, pasta, pizza…Dois-je continuer ?




La première chose que je demande est où est Giovanni. Ils me disent qu’une dame du village s’en occupe maintenant et qu’il ne se promène plus le soir, mais que je pourrais le voir se promener le matin pour faire ces besoins. Ah ! J’espère le voir cette semaine. Positano n’est pas Positano sans lui… 

Giovanni à droite


Deuxièmement, je demande à Gianfranco s’il est maintenant marié avec des enfants. Mesdemoiselles, je suis heureuse de vous annoncer qu’il est célibataire depuis maintenant un an suite à une relation de neuf ans. 

Gianfranco


Pendant la soirée, j’ai également la visite-surprise de la folle du village qui décide de s’asseoir en face de moi sur un banc de la voie piétonnière pour me regarder manger. Elle n’est pas dangereuse, seulement curieuse ou souffrant d’ennuie ou de délire ou un peu de tout cela. Je lui fais signe de la tête pour souligner sa présence puis je mange mon repas. Pepe m’offre une petite pizza avec tomates-cerises fraîches, sel et huile d’olive. Croyez-moi quand je dis que c’est la meilleure pizza que j’ai jamais mangée ! La pâte est croustillante, mais tendre en même temps, les tomates sont sucrées dont le goût est accentué par une pincé de sel et l’huile d’olive ajoute un goût poivré et coule doucement sur votre menton. Exquis !

Je jette un regard autour de moi et c’est comme si je n’étais jamais partie, comme si mon séjour de trois mois n’était qu’hier. Je ne veux plus jamais partir…

Pepe m’offre une spécialité de la Côte Amalfitaine : un « cupoline »  au citron qui signifie dôme, mais les Italiens ajoute une cerise ou une framboise sur le dessus pour que le dessert ressemble à un sein parfait, bien sûr… C’est fait de crème fouettée avec zeste de citron et des morceaux de citron confit, ce que je n’aime pas habituellement, mais les citrons du coin son tellement frais et tendre que c’est comme manger du bonbon ! Puisque je ne peux pas refuser cette offre généreuse, je prends deux pilules anti-lactose et je mange mon sein avec plaisir ! M. Black s’assoie à côté de moi et nous mettons à jour nos histoires de vie de famille et de santé. Il vieillit, mais il est le cœur de cet endroit et ne prendra jamais sa retraite.

Maintenant que j’ai mangé comme une petite cochonne, je me change et je fais une grande marche, ce qui à Positano inclut beaucoup d’escaliers. Parfait pour ma ligne, mes fesses et une bonne nuit de sommeil.

Le lendemain matin, une belle journée m’attend. Que vais-je faire ? Rien ou rien ?







À très bientôt mes amis, mes amours.

Diane