Poopoo Portage!


Mes amis, mes amours,

Dès que la gang arrive à Notre-Dame-du-Portage, le Poopoo Portage commence. Les rumeurs, les histoires cocasses, les potins, les scandales, les mésaventures, enfin tout le placotage prend place dans le Poopoo et au Portage, on a du Poopoo à revendre. Il faut aussi comprendre que nous pouvons également partager notre Poopoo personnel comme le Poopoo du Temple, etc.

Alors, permettez-moi de partager avec vous le Poopoo du Temple de dimanche dernier.

Dimanche matin vers 8h, je promène mon Mousse comme chaque matin. Nous sommes sur la grève derrière le chalet, car Mousse est complètement obsédé par le bord de l’eau, même s’il n’ose jamais se baigner. Quatre chalets plus loin se dressent un mur très élevé qui protège le terrain des grandes marées. C’est à cet endroit qu’habite Spyke, un grand danois mélangé (physiquement et mentalement), qui pourrait passer pour un poney, qui fait de l’embonpoint et qui a les manières d’un diable de Tasmanie. Je crois cependant que c’est un beau et bon chien sauf qu’il est mal élevé ou pas élevé du tout, c'est discutable. Cesar Milan règlerait son cas en 10 minutes j’en suis certaine.

Spyke, qu’on appelle souvent Skype par inadvertance, est en haut du mur. Ni Mousse ni moi ne l’avons vu. Tout d’un coup, Spyke saute en bas du mur et se met à galoper vers Mousse en jappant comme un dément. Ce chien de 55 kilos fonce carrément dans Mousse. Pour ceux qui connaissent mon Mousse, il ne se laisse pas piler sur les pieds sans conséquence. Alors mon Mousse se défend et maintenant j’ai devant moi 90 kilos de chien en pleine lutte, les gueules ouvertes, laissant échapper des grognements menaçants. Je crie de toute mes forces pour essayer de les surprendre et les séparer. Mais Mousse s’occupe de tout et fait peur à Spyke qui s’assoit et commence à pleurer comme un bébé. Je réussis à mettre Mousse de coté pour que tout le monde se calme le pompon. Finalement le propriétaire arrive, prend Spyke et me demande naïvement pourquoi cela est arrivé! Are you kidding me ? Ayant de l’adrénaline plein la caisse, je réponds que je ne sais pas et je retourne au chalet. 

Maintenant, tout le voisinage est réveillé non seulement par les jappements de Spyke, mais aussi par mes cris. De retour au chalet, les voisins viennent me voir pour partager leurs inquiétudes à mon sujet et celui de Mousse. Ils sont tous scandalisés par « l'attaque. » Il faut dire que tous les voisins sont déjà à bout de nerfs avec les jappements incessants de Spyke. J'ai pensé qu'il était mieux de calmer le jeu en expliquant que Spyke n'était qu'un chien mal élevé et non dangereux. Je ne crois pas avoir réussi à les convaincre. Par contre, Mousse reçoit toutes les félicitations possibles pour sa bravoure et pour s'être bien défendu contre LA bête.

Dès que mon taux d'adrénaline baisse et que j'aie repris mon souffle, je vais voir le maître de Spyke pour m'assurer que celui-ci n'est pas blessé (un croc mal placé peut faire bien des dommages) et pour répondre à sa question. C'est le manque de délicatesse dans l'approche de Spyke qui a provoqué Mousse à se défendre.  Il acquiesce et mentionne qu'il n'a pas eu le temps de l'attacher ce qui explique son saut périlleux en bas du mur.  Soudainement son épouse sort du chalet en robe de chambre et en gougoune et sur la défensive, elle commence à déblatérer à une vitesse surprenante le fait que son chien n'est pas méchant, qu'il ne mordrait personne, qu'il a été abandonné, que c'est le meilleur chien, que ci, que ça, que ci, que ça… Lorsqu'elle s'arrête pour prendre une respiration, je répète la même chose mentionnée à son mari et elle recommence de plus belle, mon chien est gentil, quand mon chien se fait attaquer il ne mord jamais, mon chien est sensible, mon chien, mon chien, mon chien…  Parlant à un mur, je termine la conversation en m'assurant auprès du maître de pouvoir marcher avec Mousse sur la grève sans vivre un autre incident de ce genre.

Mais quel culot quand même!  Ils n'offrent aucune excuse et ils n'ont même pas la gentillesse de me demander si Mousse va bien. Ceci en dit beaucoup... Que dit-on encore, les chiens ressemblent à leurs maîtres? Cela n'a jamais été aussi vrai.

Le beau Spyke



Dans l'après-midi, j'ai arrêté chez Michi et Guy pour dire bonjour. Mousse fut servi un grand bol d'eau et à notre départ, j'ai vidé le bol d'eau dans la plate bande pour arroser les fleurs qui souffrent de l'extrême chaleur. En passant par la plate bande pour retourner chez moi, je me fais piquer à la cheville et je sens une brulure intense! Une autre encore! Mousse lâche un cri, il vient de se faire piquer lui aussi! Je traverse la rue tout en étant suivi et vlan, une autre piqure mais cette fois-ci dans l'aine! Maintenant je cours comme une folle pour échapper à cette attaque tout en détachant mes pantalons étant convaincu que la prochaine cible serait ma pouchtanflounne. Au secours!

Il s'adonne que lorsque j'ai versé l'eau dans la plate bande, j'ai du même coup installé une piscine olympique dans un nid de guêpes.  Celles-ci décidèrent alors de faire front commun et d'attaquer la salope qui avait réaménagé leur terrain de jeu et en prime, elles se sont données le plaisir d'attaquer également la bibitte à quatre pattes.

Mousse et moi sommes rentrés à la maison tout piteux, la queue entre les jambes et un sentiment de brulure intense à plusieurs endroits.

Ensuite, à 17 h, je devais confirmer un tour de Cessna avec le neveu de ma propriétaire. À 16 h 45, le pire orage de l'été nous est tombé sur la tête et mon vol fut annulé.

Dimanche n'était pas ma journée. Mousse et moi sommes restés à la maison toute la soirée à panser nos blessures et dans mon cas à boire du vin pour noyer tous les effets de mes mésaventures.

Et voilà un petit aperçu du Poopoo Portage. Vous comprenez maintenant pourquoi mes étés passent vite.  Il y a toujours de l'action.

Bon Poopoo et à bientôt!

Diane