Y a t-il un pompier dans ma chambre?


Mes amis, mes amours,

Dimanche soir, 23 h 15 environ, je suis couchée et à moitié endormie lorsque soudainement une forte odeur de fils électriques brulés me fait bondir de mon lit. Tout ce que j'ai réussi à dire est « le feu est pris quelque part dans la maison! ». Au même moment, les quatre détecteurs de fumée, un à chaque étage, se mettent à hurler de toute leur force.  Je prends le téléphone dans une main et je descends à la course au rez-de-chaussée pour fermer le système de chauffage central.  Puisque celui-ci est électrique, je ne prends pas de risque et j'éteins tout. Je descends ensuite au sous-sol tout en flairant comme un chien dans le but de détecter une odeur de fumée. Rien. Je reprends ma course du sous-sol vers le deuxième étage en allumant toutes les lumières sur mon passage pour m'aider à détecter la présence de fumée. Rien. Pendant ce temps, les détecteurs continuent de hurler et je réalise que ADT ne m'a pas encore appelé.  Habituellement, si l'alarme part, ADT est immédiatement au téléphone.  Rien.  Rendu au deuxième, à bout de souffle, je réalise que le détecteur de fumée de ADT ne sonne pas.  Ce sont ceux qui ne sont pas reliés à la centrale qui hurlent.  Je compose donc 911. Haletante, j'explique que je sens de la fumée, mais que je ne la vois pas et que tous les détecteurs sonnent. « J'entends effectivement l'alarme, je vous envoie les pompiers immédiatement! » Je raccroche et je repars de plus belle vers le sous-sol pour réévaluer la présence d'odeur et de fumée dans la maison. J'arrive au sous-sol, toujours rien.  Ben coudons! Je ne suis pas folle pourtant! J'ai bien senti le feu, l'odeur était assez forte pour me réveiller et pour déclencher les détecteurs. Où est le foutu feu ? 

Vous vous demandez peut-être où est mon Mousse pendant ce temps ? Heureusement, Mousse était chez Ami-Mo depuis vendredi.  Je dis heureusement, car si vous pensez que je suis pas mal énervée pendant tout ceci, Mousse serait hystérique. Malgré son air cool au parc canin, mon Mousse est la plus grande moumoune dans des situations comme celle-ci.

Je remonte au rez-de-chaussée pour attendre les pompiers. Pendant que je les attends, je suis soulagée de constater que la maison n'est pas trop bordélique, c'est toujours gênant de recevoir de la visite quand tout traîne. Je ramasse quand même le vieux journal par terre dans le salon, je suis peut-être une femme en détresse, mais au moins je suis propre. En attendant à la porte d'entrée, je jette un coup d'oeil sur ma tenue vestimentaire. Pour une fois, je ne porte pas mon pyjama troué en flannelette, mais une combine improvisée qui, je dois dire, n'est pas pire pour de la visite en fin de soirée. Je porte un « négligé » noir, un léger chandail noir à manches longues par dessus et des leggings gris en fin coton. C'était moulant sans être trop révélateur et les leggings cachaient le petit gras de jambe. C'était le kit parfait pour recevoir les pompiers. Je vérifie mon toupet dans le miroir de l'entrée et j'essaie de reprendre mon souffle. Définitivement, je ne suis pas en forme, car ma course, du sous-sol au deuxième à trois reprises, me fait tousser tellement je suis à bout de souffle.

Ce qui a dû être cinq minutes m'a paru comme vingt. Où sont les pompiers ?  En recomposant 911, je vois enfin la lumière d'une lampe de poche qui éclaire ma haie de cèdres. J'ouvre ma porte pour accueillir mes sauveteurs et dès que le premier pompier dépose sa botte sur mon tapis d'entrée, les détecteurs se taisent… « Bon, vous faites des miracles! Vous ne faites qu'arriver sur les lieux et les alarmes s'éteignent ? » J'étais heureuse de les voir et j'étais encore plus heureuse de ne plus entendre le son strident des détecteurs. Enfin le calme!

Six pompiers entrent dans la maison. Ils sont prêts à toutes éventualités. En plus du surpantalon, de la veste de protection, du casque, des bottes, des gants et de la hache, ils ont leur bonbonne d'oxygène sur le dos et leur masque attaché à la ceinture. L'un d'eux me pose des questions et suite à mes explications, ils se dispersent tous dans la maison. Il y en a un au deuxième, deux au premier, un au rez-de-chaussée et deux dans le sous-sol. Il y en avait peut-être plus, je ne sais pas, je voyais des pompiers partout! Je monte au premier pour expliquer que c'est à cet endroit que j'ai senti la fumée et il y a non seulement un pompier dans ma chambre, mais bien deux! L'odeur de fumée s'est dissipée, il n'y a pas de signe de feu aux étages. Trois des pompiers se réunissent au rez-de-chaussée pendant que les trois autres sont au sous-sol à examiner mon système de chauffage, le plus grand suspect dans cette affaire. Ils rallument le système que j'avais éteint préalablement, et inspectent le tout.

Je retrouvais enfin mon calme. J'étais entre bonnes mains. Je retrouvais enfin mon souffle et mon sourire. Mais à force de monter et descendre les escaliers, les pauvres pompiers étaient en sueur, surtout qu'on essayait le système de chauffage à fond. Un après l'autre, ils retirèrent leur casque… Je prends le temps de regarder autour de moi, de regarder le visage de ces hommes qui étaient venu me rassurer en pleine nuit. Je descends au sous-sol et une fois de plus, les pompiers avaient retiré leur casque. Eh bien, croyez-le ou non, j'avais dans ma maison les représentants du calendrier des sapeurs pompiers de Montréal. Beaux tu dis! L'un d'eux était devant moi. Non loin de mesure 2 mètres, il avait les cheveux noirs, un regard perçant et un visage sculpté à la perfection. S'il m'avait dit qu'il était italien et mannequin dans ces temps libres, je n'aurais eu aucune difficulté à le croire. De beaux hommes charmants, grands, musclés, le rêve de bien des célibataires du monde entier. 

J'avoue que cette expérience fut beaucoup plus agréable que la dernière fois… Il y a quelques mois, l'alarme de feu s'était déclenchée, mais cette fois, je n'avais ni vu ni senti de fumée.  J'étais alors resté calme. ADT m'avait appelé, mais il était trop tard pour annuler l'appel des pompiers qui passaient par hasard à quelques rues de chez moi. En ouvrant ma porte, j'ai vue cinq pompiers prêts à combattre les flammes, sûrement déçus que c'était une fausse alerte.  Mais je dois être honnête que j'étais également un peu déçue, car quatre pompiers sur cinq étaient des femmes! Ceux qui me connaissent bien savent que j'ai un faible pour les pompiers! En réalité, ce n'est pas seulement pour les pompiers.  J'ai toujours eu un grand respect pour l'uniforme, que ce soit celui du policier, du pompier et même du garde-côtes. J'admire toutes les personnes, hommes et femmes, qui plongent tête première dans des situations d'urgence, sans hésiter une seconde pour aider les gens en difficulté.  Mais dans mon cas, femme célibataire vivant seule, attendant au seuil de ma porte pour être sauvée en pleine nuit, l'égalité de la femme au travail me puait au nez ce soir-là. Désolée mesdames, ne prenez pas ce que je dis personnellement. C'est un commentaire bien sexiste, mais provoqué par ma surcharge hormonale. Ce n'est évidemment pas le fond de ma pensée. D'ailleurs, j'ai été garde côte pendant plusieurs années et je rêve encore de faire partie de l'équipe de Recherche et Sauvetage de la Garde Côtière et sauter d'un hélicoptère lors d'un sauvetage en haute mer. Mais, si je ne peux plus me fier sur LE pompier qui vient me sauver dans la nuit, dites-moi: what is this world coming to ?   

Finalement, vers minuit, les pages de mon calendrier de sapeurs pompiers 2012 se sont envolées une à une dans la nuit et j'ai été prise avec un système de chauffage central inopérant et mon système de chauffage personnel en surtension, au point où je n'ai pas pu m'endormir avant 2 h 30 du matin.

Suite à la suggestion du chef d'équipe des pompiers (le même qu'à la fausse alerte qui me lance nonchalamment: « Il me semble que je vous connais vous », pendant qu'il inspectait la maison) de faire examiner mon système de chauffage central (et non mon système de chauffage personnel, vous aurez bien deviné), un technicien est venu inspecter la chose. Deux tiges chauffantes ont surchauffé, ont fondu et finalement ont éclaté et heureusement qu'elles ont éclaté sinon le courant aurait continué de faire fondre les tiges et le feu aurait sûrement pris.

J'aimerai remercier du fond du coeur les sapeurs pompiers qui sont venus chez moi. Même s'ils n'ont pas eu à utiliser leur hache, leur bonbonne, leur masque à oxygène et leur boyau d'arrosage, ils m'ont rassurée, m'ont calmée, m'ont permis de dormir sur mes deux oreilles et m'ont encouragée à faire vérifier mon système de chauffage central pour découvrir le pot aux roses. Mon système de chauffage personnel lui, manque toujours d'entretien, mais il est plus difficile de trouver un technicien prêt et compétent pour entretenir ce système complexe.

Sur ce, faites vérifier vos systèmes de chauffages.

Diane

P. S. : Je fais tout mon possible pour trouver les pompiers qui sont venus chez moi et les prendre en photo, seulement pour le bénéfice de cette histoire bien entendu.

Tiges chauffantes brulées et brisées


Jeune Garde-Côtes!

La super équipe!

Moi même à l'oeuvre!  Le voilier a été sauvé!

Dans mes rêves...