Les changements


Mes amis, mes amours,

Depuis mon retour du Portage, cela fait déjà deux semaines, j'ai entrepris plusieurs projets dans la maison.  

Des changements dans la maison font toujours un grand bien. Le simple fait de redécorer nous donne un nouvel aperçu de notre chez-soi. C'est comme une belle brise qui rafraichit et qui nous donne le goût de sourire. Cet été, j'avais prévu deux changements, un sur ma terrasse au rez-de-chaussée et l'autre dans mon bureau. Deux autres projets se sont rajoutés soit, un changement de décor dans ma chambre et une réorganisation des cadres pour mettre en valeur mes aquarelles. J'ai réussi à compléter trois des quatre projets. Il ne me reste que les cadres à replacer.

Terrasse plus grande et nouvelle plate bande

Plancher de bois franc, nouvelle armoire et nouvelle couleur sur les murs
Nouvelle tête de lit et nouveaux rideaux


Tout en effectuant ces changements, j'ai suivi le régime Scarsdale. J'ai perdu 4 kilos en deux semaines. Une part de cette perte de poids est sûrement due à une cure de désintoxication au vin, une dépendance développée lors les deux dernières semaines au Portage. Deux semaines peuvent changer une vie, de la dépendance à la désintox. 

Le régime Scarsdale semble, à première vue, très drastique et très pénible. Un menu est préétabli pour chaque jours mais, pas de sucre, pas de gras, incluant les huiles, pas de pommes de terre, pas de riz, pas de produits laitiers à part du fromage cottage sans gras et pas de pâtes (!?#*@?%!#$#!). Bien entendu, pas d'alcool, mais l'eau, le thé et le café noir peuvent être bus en abondance. Également, les fruits, les légumes verts, les tomates et les protéines (viande, poisson, oeuf) peuvent être mangés en quantité illimitée, tout en respectant son niveau de satiété bien sûr. Un pain protéiné, dont la recette est donnée, est permis et est si dense que si par mégarde il tombait, il causerait une commotion cérébrale à mon pauvre Mousse qui attend toujours qu'un morceau de quelque chose tombe du comptoir. 

Le début de la première semaine a été un peu difficile, car mon estomac a dû passer d'un XXL à un XS. Cela a pris quelques jours où je dus sortir de la maison promener Mousse pour oublier la sensation d'autodigestion et de faiblesse extrême. Cependant, après ces petits moments de malaise, tout a très bien été, c'était même assez facile à suivre. Ce régime m'a permis de redécouvrir le bon goût des légumes frais et j'ai pu manger plein de fruits, ce qui faisait mon bonheur. Par contre, cela devenu difficile les deux derniers jours, non pas pour une raison de faim, mais pour une raison d'ennui. Ce n'est que lorsque nous imposons des restrictions sur le sucre et le gras que nous réalisons à quel point ces deux petits éléments jouent un rôle clé dans le goût des aliments que nous préparons tous les jours. Il y a une limite à la quantité d'ail, de sel, de poivre, de piment, de paprika, d'oignon, de câpre et d'herbe que l'on peut ajouter pour donner du goût aux aliments!  Une salade avec seulement du jus de citron ou du vinaigre, ce n'est pas extra. Il y a aussi une limite au nombre de pruneaux que l'on doit manger pour visiter régulièrement Mme Johnson. Les deux derniers jours, je pouvais être occupée à lire ou à faire quelque chose dans la maison et soudain, mon cerveau me jouait des tours et je sentais l'odeur de beignes. Des beignes! Dans mon salon! Dans ma maison, où tout aliment alléchant était inexistant! Le cerveau est bien puissant lorsqu'il fait face a une situation inhabituelle. En faisant mes marches avec Mousse,  je pouvais sentir de très, très loin l'odeur du café venant du Second Cup rue Bernard, l'odeur des tranches de pain rôties servies le matin au café du coin et l'odeur des croissants au beurre chez Mamie Clafoutis sur Van Horne.  La torture!

Le sacrifice en a valu la peine, car 4 kilos en moins, ce n'est pas négligeable. Boubou ne la trouve pas drôle du tout! Il est encore là, mais il n'est pas fort. Dès demain matin, post Scarsdale, je reprends mes bonnes habitudes alimentaires tout en respectant mon nouvel estomac XS. Je rêve d'un café avec un peu de lait! Je rêve d'une tranche de pain rôtie avec un peu de fromage à la crème et des fraises. Je rêve d'un petit bol de pâtes avec pancetta, ail et tomates cerises saupoudré de Parmigiano et de basilic frais. Juste à y penser, j'ai l'eau à la bouche.

Diane

Le grand retour


Mes amis, mes amours,

Dimanche matin 9h, Mousse et moi repartons pour la grande ville. Il pleut depuis deux jours alors le départ est plus facile à accepter.

De retour à Montréal, Mousse vit une petite dépression. Il fait plus chaud et plus humide qu'au Portage. Il n'est plus dehors toute la journée à surveiller les voisines, à leur faire une petite danse pour un biscuit et à dire bonjour aux passants. Il n'a plus sa marche matinale au bord de l'eau et sa sieste habituelle à l'ombre du lilas. Finalement, je parle de Mousse ou de moi? Nous avions effectivement le même rythme de vie et les mêmes habitudes (sauf la danse pour des biscuits), mais j'ai trop abusé des cocktails tandis que Mousse a été très raisonnable de ce côté-là...

Quels sont les plaisirs du retour? Dormir dans mon lit, prendre une longue douche chaude, retrouver mes amis, revoir mes émissions de télé en italien, recevoir La Presse tous les matins et retrouver tous les petits conforts de la maison.

Je suis très chanceuse d'avoir passé une bonne partie de l'été, la partie la plus chaude d'ailleurs, à Notre-Dame-du-Portage. C'est un lieu magnifique, reposant et de plus, Mousse et moi ne tolérons pas du tout les grandes chaleurs. Alors, tout le monde est content.

Dès mon arrivée, je commence un régime sévère, le régime Scarsdale. Dans deux semaines, Boubou me quittera enfin.

Je reçois déjà des appels pour donner des cours de math, alors nous sommes définitivement de retour à la réalité et au petit train-train quotidien.

Bon retour de vacances à tous et bonne rentrée scolaire!

Diane

P.S. Voici quelques couchers de soleil au Portage
















Aujourd'hui, j'étais au 7ème ciel!


Mes amis, mes amours,

Suite à mon dimanche plein de Poopoo (c'est le cas de le dire), j'ai reçu aujourd'hui une invitation des plus inattendues… Vous vous souvenez du fameux Sessna!



Le voila!



Jean-François, mon pilote préféré!


Seating for two!


Peur? Non.  Excitée comme une folle?  Oui!



Allez, on décolle!



Les Pèlerins



Vue lors d'un virage assez yéyé!  Vive les forces G!



Je vous l'ai dit, le 7ème ciel!



Lieu où ce déroule tout le Poopoo Portage!
Mon chalet est le 4ème petit chalet en partant de la gauche.



La pointe à Rivière-du-Loup



Préparation à l'atterrissage



Atterrissage réussi!



De retour au bercail.  On repart quand?

Avant et pendant le vol, mon coeur battait à cent mille à l'heure, jamais de peur, seulement d'exaltation. Quel expérience! Merci Jean-François et à l'année prochaine!

Diane

Poopoo Portage!


Mes amis, mes amours,

Dès que la gang arrive à Notre-Dame-du-Portage, le Poopoo Portage commence. Les rumeurs, les histoires cocasses, les potins, les scandales, les mésaventures, enfin tout le placotage prend place dans le Poopoo et au Portage, on a du Poopoo à revendre. Il faut aussi comprendre que nous pouvons également partager notre Poopoo personnel comme le Poopoo du Temple, etc.

Alors, permettez-moi de partager avec vous le Poopoo du Temple de dimanche dernier.

Dimanche matin vers 8h, je promène mon Mousse comme chaque matin. Nous sommes sur la grève derrière le chalet, car Mousse est complètement obsédé par le bord de l’eau, même s’il n’ose jamais se baigner. Quatre chalets plus loin se dressent un mur très élevé qui protège le terrain des grandes marées. C’est à cet endroit qu’habite Spyke, un grand danois mélangé (physiquement et mentalement), qui pourrait passer pour un poney, qui fait de l’embonpoint et qui a les manières d’un diable de Tasmanie. Je crois cependant que c’est un beau et bon chien sauf qu’il est mal élevé ou pas élevé du tout, c'est discutable. Cesar Milan règlerait son cas en 10 minutes j’en suis certaine.

Spyke, qu’on appelle souvent Skype par inadvertance, est en haut du mur. Ni Mousse ni moi ne l’avons vu. Tout d’un coup, Spyke saute en bas du mur et se met à galoper vers Mousse en jappant comme un dément. Ce chien de 55 kilos fonce carrément dans Mousse. Pour ceux qui connaissent mon Mousse, il ne se laisse pas piler sur les pieds sans conséquence. Alors mon Mousse se défend et maintenant j’ai devant moi 90 kilos de chien en pleine lutte, les gueules ouvertes, laissant échapper des grognements menaçants. Je crie de toute mes forces pour essayer de les surprendre et les séparer. Mais Mousse s’occupe de tout et fait peur à Spyke qui s’assoit et commence à pleurer comme un bébé. Je réussis à mettre Mousse de coté pour que tout le monde se calme le pompon. Finalement le propriétaire arrive, prend Spyke et me demande naïvement pourquoi cela est arrivé! Are you kidding me ? Ayant de l’adrénaline plein la caisse, je réponds que je ne sais pas et je retourne au chalet. 

Maintenant, tout le voisinage est réveillé non seulement par les jappements de Spyke, mais aussi par mes cris. De retour au chalet, les voisins viennent me voir pour partager leurs inquiétudes à mon sujet et celui de Mousse. Ils sont tous scandalisés par « l'attaque. » Il faut dire que tous les voisins sont déjà à bout de nerfs avec les jappements incessants de Spyke. J'ai pensé qu'il était mieux de calmer le jeu en expliquant que Spyke n'était qu'un chien mal élevé et non dangereux. Je ne crois pas avoir réussi à les convaincre. Par contre, Mousse reçoit toutes les félicitations possibles pour sa bravoure et pour s'être bien défendu contre LA bête.

Dès que mon taux d'adrénaline baisse et que j'aie repris mon souffle, je vais voir le maître de Spyke pour m'assurer que celui-ci n'est pas blessé (un croc mal placé peut faire bien des dommages) et pour répondre à sa question. C'est le manque de délicatesse dans l'approche de Spyke qui a provoqué Mousse à se défendre.  Il acquiesce et mentionne qu'il n'a pas eu le temps de l'attacher ce qui explique son saut périlleux en bas du mur.  Soudainement son épouse sort du chalet en robe de chambre et en gougoune et sur la défensive, elle commence à déblatérer à une vitesse surprenante le fait que son chien n'est pas méchant, qu'il ne mordrait personne, qu'il a été abandonné, que c'est le meilleur chien, que ci, que ça, que ci, que ça… Lorsqu'elle s'arrête pour prendre une respiration, je répète la même chose mentionnée à son mari et elle recommence de plus belle, mon chien est gentil, quand mon chien se fait attaquer il ne mord jamais, mon chien est sensible, mon chien, mon chien, mon chien…  Parlant à un mur, je termine la conversation en m'assurant auprès du maître de pouvoir marcher avec Mousse sur la grève sans vivre un autre incident de ce genre.

Mais quel culot quand même!  Ils n'offrent aucune excuse et ils n'ont même pas la gentillesse de me demander si Mousse va bien. Ceci en dit beaucoup... Que dit-on encore, les chiens ressemblent à leurs maîtres? Cela n'a jamais été aussi vrai.

Le beau Spyke



Dans l'après-midi, j'ai arrêté chez Michi et Guy pour dire bonjour. Mousse fut servi un grand bol d'eau et à notre départ, j'ai vidé le bol d'eau dans la plate bande pour arroser les fleurs qui souffrent de l'extrême chaleur. En passant par la plate bande pour retourner chez moi, je me fais piquer à la cheville et je sens une brulure intense! Une autre encore! Mousse lâche un cri, il vient de se faire piquer lui aussi! Je traverse la rue tout en étant suivi et vlan, une autre piqure mais cette fois-ci dans l'aine! Maintenant je cours comme une folle pour échapper à cette attaque tout en détachant mes pantalons étant convaincu que la prochaine cible serait ma pouchtanflounne. Au secours!

Il s'adonne que lorsque j'ai versé l'eau dans la plate bande, j'ai du même coup installé une piscine olympique dans un nid de guêpes.  Celles-ci décidèrent alors de faire front commun et d'attaquer la salope qui avait réaménagé leur terrain de jeu et en prime, elles se sont données le plaisir d'attaquer également la bibitte à quatre pattes.

Mousse et moi sommes rentrés à la maison tout piteux, la queue entre les jambes et un sentiment de brulure intense à plusieurs endroits.

Ensuite, à 17 h, je devais confirmer un tour de Cessna avec le neveu de ma propriétaire. À 16 h 45, le pire orage de l'été nous est tombé sur la tête et mon vol fut annulé.

Dimanche n'était pas ma journée. Mousse et moi sommes restés à la maison toute la soirée à panser nos blessures et dans mon cas à boire du vin pour noyer tous les effets de mes mésaventures.

Et voilà un petit aperçu du Poopoo Portage. Vous comprenez maintenant pourquoi mes étés passent vite.  Il y a toujours de l'action.

Bon Poopoo et à bientôt!

Diane

La pleine lune...


Mes amis, mes amours,

Une chose que j'ai héritée de Mamie, à part son sourire et sa joie de vivre, est cet effet étrange et inexplicable que la pleine lune a sur notre humeur. Quelques jours avant et le jour même de ce phénomène lunaire, Mamie et moi devenons, comment dire... un peu folle. Nous ne sommes définitivement pas dans notre état habituel. D'ailleurs, Dieter sait tout de suite lorsque la pleine lune approche, car Mamie se met à chanter sans raison, à faire des commentaires un peu grivois et des propositions indécentes.

Dans mon cas, je suis également grivoise et je dis des obscénités en me trouvant très très drôle.  J'ai eu un souper lundi et j'étais déchainée. Nous mangions du homard et j'ai dit tout haut que je refusais de prendre une petite fourchette pour sortir la chair de la carapace, car je trouvais que sucer la pince était une bonne pratique... J'ai eu un autre souper hier soir et c'était pire! J'ai soudainement eu une fascination pour la ville de Regina dont, vous le devinerez, j'ai modifié la prononciation en anglais par un mot qui suivait bien mon état d'esprit. Après le souper, nous étions tous assis au bord de l'eau à regarder les étoiles et les perséides lorsque, inattendue en cette soirée particulièrement chaude, une brise arriva à la rive et je dis tout haut en anglais qu'il était bon de se faire rafraîchir la Regina!!! Si j'avais un amoureux, je crois que sa vie serait en danger...

Aussi, je fais des choses que je ne ferais pas habituellement. Aujourd'hui, le comble du comble, je me suis baignée dans le fleuve Saint-Laurent, une chose que je n'ai pas faite depuis 5 ou 6 ans.  Je ne me reconnais plus.

Pleine lune, sortez de ce corps!!!
  
Même Mousse ne me comprend pas quand je suis dans cet état. Une fois dans l'eau, j'ai quand même reçu des félicitations de mes voisines qui ne pensaient jamais me voir mettre un jour un orteil à l'eau.



Mais qu'est ce que je fais dans le Saint-Laurent?

Ooooooh mio dio!!


Mousse pense à me sauver, mais seulement pour quelques secondes...

Mais elle est folle ou quoi?


Ce soir c'est la pleine lune et je n'ai pas reçu d'invitation pour souper. Je crois que la gang est tannée de m'entendre dire des niaiseries. Heureusement, demain je reviendrai à la normale, je reprendrai mes esprits et je ne serai grivoise qu'à la prochaine pleine lune, enfin je l'espère.

Gros bisous d'un loup-garou plus polissonne que dangereuse...

Diane